Alimentation et cancer : les liaisons dangereuses

Publié le par FF


En France, les cancers sont devenus, depuis 2004, la cause de décès la plus fréquente, et ce alors que les moyens de détection et de traitement ne cessent de se perfectionner. Maladie pouvant être causée par une multitude de causes, elle répond à une sur laquelle il est possible agir : l'alimentation.

 

Synthétisant les connaissances les plus récentes, la brochure 'Nutrition & prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations' a été réalisée à la demande de la Direction générale de la santé (DGS). Coordonnée par l'Institut National du Cancer (INCa), ce document destiné aux professionnels de santé est un document cohérent leur permettant de répondre en toute connaissance de cause aux diverses questions posées par leurs patients.

 

Cas concrets

Bien entendu, la brochure rappelle l'importance de pratiquer une activité physique, d'avoir une alimentation riche en fruits et légumes, et confirme tous les bienfaits de l'allaitement. Elle revient également sur quelques questions fréquemment posées aux professionnels de santé ou abordées au travers des médias. Celles-ci trahissent les interrogations de notre société. Les résidus de pesticides contenus dans les fruits et légumes présentent-ils un risque vis-à-vis du cancer ? Les phyto-œstrogènes en protègent-ils ? Existe-t-il des aliments anticancer ? Les réponses sont toujours claires et renseignées. Oui, il existe un rapport entre cancer et lait et produits laitiers, mais seulement pour les hommes. Non, les modes de cuisson ne sont pas de potentiels vecteurs de cancer, dans de correctes conditions d'utilisation. Le café ne donne pas plus le cancer, mais le vin rouge n'en protège pas, bien au contraire.

 

Attention, danger !

- Alcool

Les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fixe une consommation modérée et responsable à 2 verres d'alcool maximum par jour pour la femme et 3 pour l'homme. Or, selon l'étude, la relation entre la dose d'alcool ingérée, quel qu'il soit, et l'augmentation du risque de cancer est avérée. Ce pourcentage varie selon le nombre de verre d'alcool avalé par jour. En 2000, près de 11% des cancers des hommes français étaient attribués à la consommation d'alcool. Ce facteur reste la seconde cause évitable de mortalité par cancers, après le tabac.

- Surpoids et obésité

En 2008, une enquête américaine mettait en lumière la corrélation entre tour de taille trop épais et risques élevés d'infarctus et de cancers. Cependant, depuis les années 90, l'obésité augmente en France, tant du côté des adultes (26 à 32% de la population sont en surpoids) que des enfants (11 à 14%). Surpoids et obésité se calculent suivant l'indice IMC, rapport poids/taille. Concernant les cancers, le pourcentage d'augmentation du risque varie selon l'élévation des degrés d'IMC. En 2001, en France, environ 3 % des cancers chez l'homme et 6 % chez la femme étaient attribuables au surpoids et à l'obésité.

- Viandes rouges et charcuterie

En France, ces consommations restent très élevées, 370g en moyenne de viandes rouges par semaine chez l'adulte en 2006, 270g en moyenne pour la charcuterie. L'étude révèle que l'augmentation des risques de cancers est soumise à la quantité ingérée, de +21% par portion de 50g de charcuterie consommée par jour jusqu'à  +29% par portion de 100g de viandes rouges.

- Sel et aliments salés

Le sel pose un problème assez préoccupant car l'essentiel de sa consommation est masqué. Elle ne viendrait ainsi pas du sel ajouté délibérément sur les aliments, mais des préparations où il est intégré au cours de leur fabrication, principalement pain, charcuterie, plats composés ou fromage. Le sel élevant nettement les risques de cancer à l'estomac, il est recommandé de réduire sa consommation d'aliments transformés salés et l'ajout de sel.

- Compléments alimentaires à base de bêta-carotène

On trouve du bêta-carotène à l'état naturels dans de nombreux fruits et légumes (carottes, chou vert, épinards, abricots...) mais ce sont les doses contenus dans les compléments alimentaires qui posent problème. L'augmentation du risque du cancer du poumon par la forte consommation de tels compléments a été jugée convaincante.

 

Vous pouvez télécharger la brochure 'Nutrition & prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations' sur le site de l'Institut National du Cancer (http://www.e-cancer.fr/).

 

Publié dans Santé

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