Les assiettes françaises passent à table

Publié le par FF


La deuxième étude Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires (INCA2), conduite de fin 2005 à avril 2007, donne un instantané de la consommation alimentaire des français. Résultats éloquents et constats mitigés.

 

118.223 repas

28.169 journées de consommations étudiées, soit 118.823 repas pris 7 jours durant par 2.624 adultes de 18 à 79 ans et 1.455 enfants de 3 à 17 ans. Questionnés, mesurés et pesés, ces quelque 4.000 participants de France métropolitaine ont, au cours de la période du projet, minutieusement consigné leur régime alimentaire sur des carnets. Analysées, telles données ont été rangées dans trois catégories : enfants de 3 à 14 ans, enfants de 15 à 17 ans, adultes (de 18 à 79 ans).

 

L’adulte varie

Par rapport à la précédente étude (INCA1 1998-1999), les apports nutritionnels des adultes n’ont guère évolué. Ils se situent à 2474 kcal/j pour les hommes et 1923 kcal/j pour les femmes, soit dans une correcte moyenne, puisque idéalement déterminés entre 2400 et 2700 kcal/j pour un homme de 70kg et entre 1800 et 2200 kcal/j pour une femme de 60 kg. Concrètement, cela représente une consommation journalière de près de 2,8 kg d’aliments et boissons, majoritairement des liquides (56%). Les disparités, déjà assez nombreuses au regard de la classe d’âge (18-79 ans), se creusent suivant plusieurs autres facteurs, notamment le sexe, mais également la saison, l’ancrage régional ou le niveau d’éducation. Pour autant, l’étude montre que, globalement, les femmes consomment davantage de produits laitiers, poisson, fruits, boissons non alcoolisées et produits sucrés (gâteaux, glaces, chocolat…) que les hommes, qui se distinguent par leurs préférences pour les viande, charcuteries, pommes de terre, fruits secs et alcool.

 

Les fruits de la jeunesse

Les enfants de 3 à 17 ans ingèrent environ un tiers d’aliments de moins que les adultes, soit une moyenne équivalent à 1,8 kg par jour. Si, par rapport à l’étude INCA1, l’apport calorique reste stable pour la classe des 3-10 ans (1659 kcal/j) et les 15-17 ans (1920 kcal/j), il baisse pour les 11-14 ans. Mais quelque soit leur âge, les garçons ingèrent davantage de volume que les filles (+16%, soit quelque 260 kcal). Le goût des 3-17 ans se porte essentiellement sur les céréales, féculents, produits laitiers, viandes, ainsi que la nourriture prête à consommer (snacking). Globalement, ils ont diminué leurs consommations de viandes et abats, poissons / produits de la mer, sucre et dérivés, pâtisseries / biscuits, produits laitiers et pain. La part des fruits et légumes a copieusement augmenté (+12% pour les 15-17 ans).

 

Moins de viande, plus de glaces

L’âge influe grandement sur le temps de préparation des aliments. Les jeunes adultes vont ainsi au plus rapide (céréales du petit déjeuner, pizza…), quand leurs aînés optent pour des produits bruts (œufs, légumes…) et traditionnels (pain, soupes…). De fait, certains aliments ont vu leur consommation grandement varier depuis l’enquête conduite en 1998-1999. Il s’agit principalement des viandes et abats (surtout chez les enfants, -20%). Quant, aux produits sucrés, le contraste est marqué, entre la part du sucre et ses dérivés, en baisse de-27% chez les hommes, enfants, adolescents, -22% chez les femmes, et les glaces / desserts glacés, augmentant de +30% pour l’ensemble des adultes.

 

Bons et mauvais points

Au chapitre des bonnes nouvelles, la stabilisation des apports énergétiques chez l’adulte, la hausse de la consommation de fruits (adultes et adolescents) et un moindre recours aux boissons alcoolisées (adultes). La consommation de sel, quoiqu’en baisse, demeure toujours trop élevée. L’assiette des français, contenant 44% de glucides, 39% de lipides et 17% de protéines, respecte à peu près les recommandations officielles (50% de glucides, 35% de lipides, 15% de protéines). Si la part des glucides doit donc être augmentée (grâce au pain ou aux produits céréaliers), il en va de même pour les fruits et légumes, insuffisamment consommés par les jeunes adultes. A cela s’ajoute la déstructuration du rythme alimentaire des 15-35 ans, qui se renforce, devenant préoccupante. Les trois repas quotidiens ne sont pas toujours respectés, le petit déjeuner étant de tous le plus volontiers escamoté. Enfin, l’activité sportive, notablement négligée, doit être renforcée, principalement chez les jeunes filles (15-17 ans).

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