Chronique DVD du 22 février 07

Alain Cavalier : une autobiographie filmée

Entre tendances intimistes et velléités autofictionnelles, le célèbre réalisateur se dévoile dans 3 films compilés en un coffret justement intitulé Intégrale autobiographique.

Alain Cavalier fait partie de ces réalisateurs exigeants ne pouvant se satisfaire d’une vision unilatérale de leur art. L’Insoumis (avec Alain Delon et Romy Schneider) et Thérèse (récompensé au festival de Cannes en 1986) l’avaient établi comme un réalisateur politique et polémique, ne laissant personne indifférent. Mais l’ancien assistant de Louis Malle, entre succès public (La chamade, Mise à sac) et essais conceptuels (Libera me), développe parallèlement un travail très autobiographique.

Intimiste. Le coffret remonte, en 3 films et 2 DVD, une existence ponctuée de bornes visuelles. La première date de 1978. Restaurée, la version de Ce répondeur ne prend pas de message ouvre le spectateur aux confessions d’un homme masqué. Dans un vertigineux de huit-clos éclairé d’objets, photos, films ou tableaux, ce personnage parle de sa vie, des femmes de sa vie, devise à voix haute, peint, démonte du mobilier… L’appartement devient une tombe, où un maigre feu se meurt. Très fort, ce film prépare la voie plus intimiste qui sera par la suite celle d’Alain Cavalier.

Le Filmeur. En 1996, La rencontre annonce la révolution médiatique actuelle : aidé et protégé par une technologie démocratisée, l’individu s’expose aux yeux de tous. Creusant la sphère privée, l’expérience se conclut avec Le Filmeur. Après avoir joué caché, nous avoir dévoilé ses mains, sa voix, celles de sa compagne, Alain Cavalier s’expose dans ce journal filmé entre 1994 et 2005. Un travail d’exception, livré par un réalisateur habité d’une vision, pour des objets artistiques qui laissent sans voix.

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