Chronique du 23 mars 07

Babet

Drôle d’oiseau

V2

Il est toujours délicat d’appréhender le premier disque solo d’un membre d’une formation encensée. Et pourtant, Babet, violoncelliste de Dionysos, balaie d’un revers d’archet tous les doutes afférents à telle émancipation par la faveur d’un album étonnant. Dépouillé dans sa structure mais très riche dans ses arrangements, Drôle d’oiseau est un enregistrement aussi subtil qu’il est gorgé de titres puissants. Toutes en nuances, les chansons sont autant de sources d’étonnement et de grâce. Rappelant parfois le timbre d’Olivia Ruiz, la voix de Babet se cale à merveille sur de magnifiques accroches harmoniques, qui ne font que souligner des textes d’une grande beauté. Exaltant et poignant, évident et d’une richesse le rendant toutefois toujours plus attachant, ce disque réconciliant avec brio folk, chanson classique et un certain minimalisme révèle une artiste singulière.

*

Brazilian Beats Brooklyn

V/A

Mr Bongo

Depuis juin 2001, les soirées Brazilian Beats animent le cœur de Brooklyn. Loin des tropiques, le club Black Betty lance ses ondes de musiques chaleureuses et festives. Sorte de best-of de ces folles nuitées aux rythmes brésiliens vintage, le présent disque s’avère une bombe dancefloor à manier avec exaltation. Chaudes pépites et vrais œuvres de maîtres, retrouvez sur B.B.B la crème samba, carioca, funk ou soul.

*

The Besnard Lakes

Are the Dark Horse

Jagjaguwar

Grâce à cet album superbe, les Montréalais gravissent les échelons du paradis pop. De la pop raffinée. T.B.L. s’est en effet entiché des meilleurs, Beatles, Pink Floyd, Beach Boys ou T-Rex. De telles influences, célestes mais écrasantes, le groupe a su tirer la quintessence tout en forgeant sa propre personnalité. Il signe alors un disque intense et fragile, clair et obscur, pas loin d’être gigantesque.