Un pantalon nommé chino

Lassé de porter des jeans ? Adoptez donc le chino. Ce pantalon pratique et confortable possède le surcroît d'élégance qu'a perdu le trop commun denim. D'autant qu'il se décline en une multitude de coupes, de couleurs et d'inspirations…

L'histoire des pantalons est indubitablement liée aux aventures humaines. Par exemple, le jeans évoque immanquablement l'ouest américain, les colts et les cow-boys. Dans le cas du chino, la première image qui vient est celle de l'Asie. D'abord connu sous le nom de « khaki », ce pantalon était initialement destiné aux militaires européens œuvrant sur ce grand continent. Les soldats français en étaient équipés, mais c'est cependant leurs homologues anglais, alors présents en Inde, qui l'ont popularisé. Séduit par son côté pratique, les stratèges de l'US Army l'ont ensuite intégré aux paquetages des soldats allant livrer bataille durant la guerre hispano-américaine, en 1898, puis plus tard à l'occasion des autres conflits enflammant le Pacifique. C'est au débouché de la guerre de Corée que ce vêtement est vraiment passé dans le domaine public et s'est démocratisé. Et si le denim est dérivé de la ville de Nîmes, chino trouve son appellation dans la langue espagnole. Cette traduction de « chinois » allait donc désigner un pantalon au devenir planétaire…

 Caractéristiques

Difficile là encore de ne pas rapprocher le chino de son cousin américain, le blue-jean. Comme lui, ce pantalon est entièrement fait de coton. C'est donc un vêtement solide et résistant, qui ne craint ni d'être rudoyé ni de se faire raccommoder, et dont la couleur d'origine, un brun-sable passe-partout, supporte allègrement les taches. Une autre de ses vertus tient à son potentiel de régulation de la température. L'été, le chino reste agréable à porter, alors qu'il protège efficacement du froid l'hiver. Niveau look, il est empreint d'une élégance bien supérieure au denim. En dépit de sa provenance rustique, il dispense une certaine noblesse naturelle. Sa coupe impulse une image plus policée et ses poches, davantage ouvertes, l'éloignent définitivement du vêtement de travail. En somme, le chino a su changer de catégorie au fil du temps. Il s'offrait de fait comme un formidable support à l'inventivité des créateurs modernes.

 Avantages

Le chino est un pantalon sur lequel l'âge n'a pas de prise. Répondant parfaitement aux attentes de notre époque, il consacre le pragmatisme des temps modernes. Accommodant, il satisfait si bien ses acquéreurs qu'il est aujourd'hui devenu un incontournable des garde-robes masculines et féminines. Son atout : il va avec tout. Vêtements unis ou ornés de motifs, t-shirt ou chemise, pull ou gilet, il ne dépareille jamais. Selon les hauts et chaussures auxquels il est assorti, il dégagera une image street ou au contraire BCBG. Choisi large, il est l'élu des sexagénaires bien dans leur peau mais aussi des skateurs, qu'il n'emprisonne pas dans leurs mouvements. Serré, il se coule sans problème dans la mode actuelle, devenant par exemple un élément distinctif du courant preppy, auquel il apporte son aspect strict et un camaïeu de couleurs chamarrées. Bonus : qu'importe la saison, le chino ne sera jamais remisé. Selon la météo, il se coordonne avec des bottines, des derbys en cuir, des baskets basses ou montantes ou encore des sandales. Dans tous les cas, il peut être porté tel quel ou retroussé, pour répondre aux canons esthétiques actuels. Le chino s'avère enfin, comme le jean, un investissement durable. Inusable, on le trouve selon une large gamme de prix, de moins de 20 € à plus de 100.

 Chino 2011

Cet automne, le chino offre avant tout de la diversité. Large choix de couleurs d'abord, depuis les teintes originelles (brun, sable) à celles plus urbaines (noir, gris) en passant par les pastels (rose, bleu) et les très explosives (rouge, vert). Il se décline également au niveau des coupes. Entre le chino classique et l'ultra-slim, on trouve toute une gamme allant des modèles à l'entrejambe hyper-relâché aux coupes pourvues d'un bas serré par des élastiques en passant par les inévitables baggys. L'inspiration semble par ailleurs sans limites car, outre les modèles reprenant l'esprit vintage, on déniche désormais des chinos mutants, croisant leur ADN avec ceux du jeans, comme l'a fait par exemple Dockers avec son nouveau Alpha Khaki, disponible en neuf coloris et trois degrés d'usure. Bref, ce centenaire plein de vitalité n'est pas près de se faire oublier.

Frédéric Ferrand

On peut le trouver là...